C’était une petite ville toute blanche qui se dressait parmi une palmeraie. Ils entrèrent par une porte gardée par deux guerriers qui laissèrent passer la troupe sans difficulté. Ils allèrent directement au palais car le récit des voyageurs allait fortement intéresser le cheik. En effet, celui-ci avait décidé de combattre les pirates et les marchands d’esclaves qui faisaient honte à son peuple. En chemin, ils croisèrent deux éléphants qui les saluèrent gaiement.
Ils étaient curieusement harnachés et Ali leur expliqua que c’était plus commode pour le transport. Il fit un signe de la tête aux deux éléphants : - Le premier s’appelle Yougdour et le second Troô, ils appartiennent au Cheik.
Au palais, la troupe se sépara. Les hommes entrèrent dans l’habitation, les chameaux furent menés à l’étable et nos deux héros se retrouvèrent laissés pour compte au milieu de la cour. Personne ne faisant plus attention à eux, ils décidèrent d’aller au souk se renseigner sur le parcours à prendre pour continuer leur chemin.
Il y avait pas mal de cochons dans le marché mais aucun assez savant pour leur dire où était située leur ville sur une carte. C’est en faisant leurs investigations qu’ils se firent un ennemi juré. Voilà comment la chose se passa. Ils questionnaient un jeune cochon qui ne savait visiblement rien quand retentirent un peu plus loin les cris d’une femme. Au voleur ! au voleur ! clamait-elle et il virent arriver vers eux un homme qui courrait. Polon par réflexe tendit la patte sur le passage de l’homme qui s’affala par terre et Babou le cueillit de sa trompe et l’éleva en l’air par la taille pour l’empêcher de s’enfuir. Deux gardes eurent vite fait de s’emparer du brigand et de rendre son bien à la pauvre femme. Le voyou lança des injures et des terribles menaces vers les deux amis, promettant de les retrouver même au bout du monde. Leur bravoure fut récompensée par le fait que quelqu’un qui avait entendu parler de leur recherche leur indiqua la maison d’un vieux cochon savant qui pourrait certainement les aider. Après avoir pris congé des gens qui les fêtaient et reçu des présents divers, ils s’acheminèrent vers la soue du vieux cochon.
- Notre ville se trouve ici, leur désigna d’une griffe précise Farid, le cochon savant, et voilà votre destination. Il vous faut donc prendre cette route puis celle-ci et après… eh bien il faudra à nouveau vous renseigner car les crues sont fréquentes dans cette région de la carte et les routes changent avec les pluies. Polon et Farid devisèrent un moment et le vieux porc les invita à se reposer avant de prendre la route.
Ali le chameau
Le lendemain matin, ils partaient, munis d’une grande provision d’eau et un peu plus optimistes quant à la réussite de leur projet. Mais ils ne savaient pas ce qui les attendait….