C'est une tortue du nom de Lili, une toute petite tortue, tellement petite qu'elle était encore dans son oeuf. Depuis quelques jours, Lili se sentait fort à l'étroit dans sa coquille blanche et commencait sérieusement à s'ennuyer, alors elle se décide à sortir. Crac, crac fait la coquille sous les coups répétés de mademoiselle la tortue. Crac, crac et finalement splash, Lili est libérée et passe la tête par le trou qu'elle vient de faire.

Oh! s'écrie-t-elle apercevant cette grande plage de sable fin où des centaines de petites tortues, à l'identique d'elle même, courent dans tous les sens. Enfin non, pas dans tous les sens, majoritairement dans un sens, celui de la mer. Lili se lance car elle se dit que si toue le monde court, c'est sûrement qu'il y a une bonne raison. Donc Lili sort ses petites pattes toutes vertes de dessous sa carapace et les agite pour courir à la suite de ses congénères.

Voilà notre Lili partie. Elle sent le sable chaud sous les pattes, l'eau pas très loin avec son odeur d'algue et elle entend les oiseaux qui volent. "Ils sont bien agités" pensent-elles sans faire plus attention. Elle continue sa route et pourtant à chaque minute les oiseaux font plus de bruit et commencent même à l'effrayer. Lili regarde sur le côté et voit l'enlévement d'une petite tortue par une mouette.

Lili est horrifiée, paralysée, elle ne peut plus bouger. Cours, cours, lui dit une petite voix derrière tandis qu'elle sent 2 tortues qui la poussent. Lili repart avec trois tortues à ses côtés. Toutes quatre évitent le grand tronc d'arbre, les trous, les oiseaux et s'enfoncent enfin dans la mer bleue.
Comme elles la trouvent douce cette mer, elles sont si légères dans l'eau chaude, et les oiseaux ont disparus.

Lili prend alors le temps de demander à ses compagnes de voyage comment elles s'appellent. Nos amis se présentent sous le nom de Sophie, Lise et Odette ( La maman de Bernadette se nommait Gertrude et pensait qu'avoir une nom "Vielle France" donnait du charme à une tortue et finalement, après avoir hésité entre Germaine et Odette, elle choisit Odette).

Après avoir nagé quelque temps, les petites tortues arrivèrent sur une plage déserte et purent enfin se reposer un peu. Elles reprirent toutes les quatre leur souffle et commencèrent à discuter de leur future vie de tortue. "Dites-moi les filles", demanda Lili " que voulait ces oiseaux qui nous ont poursuivies?".
"Ils voulait nous manger et nous empêcher d'arriver au paradis des tortues" lui répondit Sophie.
Lili devint toute blanche (si cela est possible pour une tortue), se rendant maintenant compte du danger qu'elle avait couru en s'arrêtant sur la plage, exposée à ces prédateurs. Mais très vite Lili oublia cet épisode et demanda:
" Mais où se trouve le paradis des tortues?".

Toutes se regardèrent et finalement pas une ne répondit car personne n'avait eu le temps de leur expliquer le chemin avat qu'elles ne se mettent à courir vers la mer le matin même.
Elles devienrent alors très tristes et commencèrent à pleurer à chaudes larmes sur leur sort et sur le paradis, sur leur maman et leur papa qu'elles ne connaitraîent jamais et la fin du monde bientôt proche...oui dans ces moments là, les tortues sont très excessives.

Sur ces entrefaites, arrive une imposante et vieille tortue. Elle avance lentement, une patte après l'autre sans se presser et en poussant de petit soupir à chacun de ses minuscules pas qui la rapproche tout de même de nos petites tortues.
"Bonjour, les jeunes, je suis Mimi l'ancienne, pourquoi pleurez-vous?" dit la vielle tortue.
"Nous pleurons parce que nous ne verrons jamais le paradis des tortues, personne ne nous a laissé de plan" répondit Lili entre deux sanglots.
Mimi se mit doucement à rire, et puis de plus en plus fort jusqu'à faire presque peur aux petites tortues.
"Ho, ho ho, ha ha ha....hi hi hi" rigolait l'Ancienne.
Lise, qui a très mauvais caractère, commence à devenir toute rouge (enfin même si ça ressemble plutôt à du violet chez les tortues), et de dire "Vous êtes bien méchantes de vous moquer de petites tortues, vous qui êtes vieille vous devez savoir alors dites-nous". Mimi qui aurait pu se vexer du ton de Lise, riait toujours aux éclats et lui lanca en réponse:

"C'est ici le paradis des tortues".

"Ici" répondirent en coeur Lili, Lise, Odette et Sophie. "Elle se moque de nous" pensait Lili, "ce n'est pas possible de tomber sur le paradis des tortues à la première île que nous rencontrons".

"Oui ici" répondit Mimi le vielle tortue " car voyez-vous mes petites tortues, le paradis est une île sans oiseaux sur laquelle les tortues sont seules maîtres et les humains bien loin, nous laissant bronzer sur le dos comme on se souhaite". Mimi prend un grand élan et hop, se met sur le dos, laissant son petite ventre à l'air et au soleil.

Devinez ce qui firent nos quatre tortues? Mais oui, bien sûr, elles se mirent sur le dos et bronzèrent jusqu'à la nuit avec Mimi qui après une rude journée les invita à manger chez elle.