La marmotte et le coucou

C’est une très chaude journée d’été, en plein mois de juillet et le thermomètre frisait déjà les 30° à 10h00 du matin. Valérie la Marmotte, qui n’aime pas beaucoup la chaleur, tente de trouver un peu de fraîcheur en se confinant en fond de son terrier avec un bon livre.

Au paragraphe le plus angoissant de son roman, celui ou le tueur fou venait enlever la souris blonde, quelqu’un frappe à la porte et fait sursauter la pauvre petite marmotte :

«  C’est le facteur » fait une petite voix plaintive.

Valérie ouvre et découvre 3 hamsters très essoufflés avec un gros carton sur le dos. Un quatrième, qui était caché derrière le carton et qui porte des lunettes vient en montrant devant les yeux de la marmotte un papier.

« C’est vous, Valérie la Marmotte ? » demande le hamster.

«  heu heu ben » fait Valérie pas très rassurée.

«  C’est vous ou c’est pas vous, sinon le carton on le rembarque illico presto » dit-il brusquement.

A ces mots, les trois autres hamsters qui transportent la carton lancent des regards suppliant à Valérie. Non vraiment le carton est trop lourd à porter, surtout par cette chaleur.

«  C’est bien moi » dit Valérie.

« Bon, faudrait être plus sûre que ça la prochaine fois, hein » répond le hamster à lunette.

« Voui voui » dit Valérie d’une petite voix,

« Faut signer là et le carton est pour vous » dit le hamster en tendant le papier toujours à 3 cm des yeux de Valérie qui louchait un peu du coup.

Décidée à ne pas se laisser impressionner par un si petit hamster, Valérie lui prend le papier des mains, signe et lui remet le papier entre les pattes.

« OK les gars, la livraison est finie » lance le hamster.

« Au revoir » répondent ils tous en cœur et en moins de cinq secondes, les quatre hamsters ont détalé.

Valérie se retrouve seule, avec un grand carton qui fait la moitié de sa taille devant son entrée. Étant d’un naturel curieux, elle commence par regarder l’expéditeur et voit que cela vient de tante Marmottine qui habite dans la Bavière Allemande. Valérie est fort surprise, car elle ne l’a pas vue depuis qu’elle avait 1 an, il faut dire que c’est un long trajet de la Bavière jusqu’en France et Tante Marmottine n’est plus toute jeune. Sur le carton, Valérie aperçoit alors une enveloppe avec un petit mot à l’intérieur :

« Chère Valérie, voici un petit cadeau pour ton emménagement dans ton nouveau terrier, j’espère que cela va beaucoup te plaire- Tante Marmottine »

Toute excitée à l’idée du cadeau, Valérie décide de le rentrer dans le terrier mais d’attendre tout de même le retour de Gautier pour l'ouvrir. Notre marmotte a bien du mal à faire rentrer le carton dans le terrier mais après pas mal d’efforts, elle parvient finalement à le faire trôner au milieu du salon. Elle a beau tourner autour, elle se demande bien ce qu’il peut y avoir à l’intérieur, peut-être un coussin, ou un édredon (oui les marmottes les utilisent en période d’hibernation sinon il fait vraiment trop froid). Mais tout cela est bien trop léger pour le paquet qu’elle vient de recevoir.

Après une heure à attendre en tournant en rond, Gautier arrive enfin et Valérie se jette sur le carton pour l’ouvrir. En tirant un peu par là, en coupant un autre coin, elle finit par sortir du carton une espèce de petite maison en bois. Valérie reste là deux minutes à observer la maison avant de demander à Gautier : « Mais, qu’est ce que c’est ? ». Gautier hausse les épaules, bien incapable de savoir ce que Tante Marmottine avait en tête. C’est alors qu’une petite porte s’ouvre et qu’un petit oiseau jaune en sort pour émettre un son haut et fort « COUCOU ». C'était donc une horloge à Coucou!

Valérie et Gautier se demandent bien se qu’ils vont pouvoir faire du Coucou, mais comme il a l’air plutôt mignon, ils décident finalement de le mettre dans le salon du terrier, comme ça ils sauront toujours l’heure.

Évidemment, c’est Gautier qui est chargé de mettre le Coucou au mur et comme il n’aime pas vraiment bricoler, ce n’est qu’après trois coups de marteau sur les doigts et cinq sur le mur, à côté du clou, qu’il finit pas fixer l’oiseau et sa maison. Il règle l’heure et voilà le Coucou installé.

Valérie et Gautier sont tout contents de leur nouvelle horloge et décident donc à midi de se préparer à manger dans le salon pour voir sortir le Coucou. Valérie met quelques Nachos et du Guacamole dans des bols et Gautier et elle s’assoient en face du Coucou en grignotant.

Enfin, c’est midi, la petite porte s’ouvre et le Coucou jaune sort doucement et chante de sa jolie voix forte « COUCOU COUCOU …. » douze fois. Gautier et Valérie, enthousiasmés, applaudissent le Coucou qui se contente de rentrer dans la maison..

Après 3 heures à ce jeu, Gautier et Valérie commencent à se lasser un peu tout de même et n’applaudissent plus vraiment. Le soir venu, le Coucou devient même un peu répétitif et Valérie et Gautier hésitent à l’enlever.

« On va le laisser cette nuit » dit Gautier, « On verra bien si l’on s’habitue ».

Valérie est d’accord pour faire un essai, mais elle reste un peu sceptique. Alors que les 9 heures du soir s’apprêter à sonner, le Coucou ne montre pas signe de vouloir sortit. Gautier et Valérie attendent et à 9h15, toujours pas de Coucou. Un peu surpris, Gautier finit par dire :

« Ils sont très très intelligents en Bavière, ils ont dû le désactiver après 8 heures, comme ça les gens peuvent dormir tranquillement ».

« C’est une super idée » dit Valérie, soulagée de ne pas avoir à entendre le Coucou même pour une seule nuit.

Gautier et Valérie vont donc se coucher et ce n’est que vers 8h00 du matin, que le Coucou refait son apparition.

« C’est génial » dit Gautier « ça fait réveil matin ».

A 9h00, le Coucou sort à nouveau et notre marmotte et castor partent au boulot, à l’heure pour une fois.

Le soir venu, ils rentrent à la maison, et ils ont la surprise d’entendre le Coucou à 8h18.

« Tiens » fait Valérie « C’est bizarre tout de même, je croyait qu’il s’arrêtait à 8 heures ».

« Moi aussi » dit Gautier.

Le Coucou fit également son apparition à 8h32, 8h45 et 8h55 avant de ne  plus sortir du tout.

Gautier soulagé par le silence emmène Valérie dormir.

C’est alors qu’en pleine nuit noire, un énorme « COUCOU » se fait entendre depuis le salon et fait sursauter nos deux tourtereaux qui rêvaient déjà de leur prochaines vacances sur l’île de Bora-Bora (Gautier et Valérie font souvent les mêmes rêves parce qu’ils s’aiment très fort). Et cela recommence à chaque fois que l'un des deux commençait à fermer l'œil.

Valérie et Gautier se lèvent finalement au COUCOU de 7h16 avec les yeux rouges et de grands cernes, très très fatigués par le Coucou qui n’en a fait qu’à sa tête. A 7h59 Gautier se plante devant le Coucou avec un gros marteau et décide de l’exterminer à sa prochaine sortie : « Vas-y, fais COUCOU sale bête ».

8h00 arrive et le coucou sort, mais il est si rapide que Gautier n’a pas le temps de lever le marteau et de le baisser qu’il a déjà disparu. Ne voulant pas remettre à demain cette douloureuse besogne, Gautier décide de rester jusqu’à 9h00 pour la prochaine sortie et après d’aller au boulot. Mais vers 8h22, alors que Gautier se lave les dents, il entend le Coucou sortit. Gautier se fut pas assez rapide à lâcher sa brosse à dents, attraper le marteau que le Coucou avait déjà fini son tour.

L’histoire commence à énerver beaucoup Gautier qui a marché sur le dentifrice dans la précipitation et qui doit laver tout le chemin entre le lavabo et le Coucou. A 8h59, celui-ci est prêt, le marteau en l’air et quand la grande aiguille bouge, il entend : « Non, je ne sortirai pas, tu ne me feras pas mal », suivi de neuf « COUCOU » consécutifs de l'intérieur de l'horloge.

« Mais qu’avons-nous fait pour mériter ça ? » se demandent Valérie et Gautier, exaspérés.

« Rien » – entendent-ils de l’intérieur de la petite maison – « mais ils ont l’air trop bien vos Nachos, il n’y en a pas des comme ça en Bavière, alors si vous voulez on passe un accord : vous me donnez autant de Nachos que je veux et j’arrête de crier à n’importe quelle heure ».

Après concertation Valérie et Gautier décident d’accepter cet accord, mais à condition de ne pas entendre un seul COUCOU de 8 heures du soir jusqu'à 8 heures du matin, et seulement après une période d’essai de trois jours et trois nuits. Après de longues négociations, appuyées par des COUCOU menaçants d'un côté et des coups de marteau sur le toit de la petite maison abritant l'horloge de l'autre, le coucou réussit à ramener ce délai à deux jours et deux nuits.

C’est alors que l’on frappe à la porte du terrier :

« Facteur » entendent ils.

Ils ouvrent la porte et voient de nouveau les quatre hamsters qui avaient apporté le coucou, avec un autre gros carton. La hamster à lunette s’avance et tend à Gautier le papier pour une signature. Ils laissent alors en trois secondes, le carton devant le terrier. Valérie et Gautier décident d’ouvrir la carte qui accompagne le carton et découvrent un nouveau message de la part de Tante Marmottine :

« Chère Valérie, le dernier cadeau avait un léger défaut de fabrication, en voici un nouveau qui sera parfait je pense,

Tante Marmottine »

Un nouveau coucou apparaît alors depuis un trou dans le carton. « Ah non, pas encore un, on n’aura jamais assez de Nachos pour nourrir deux Coucours » – s’exclame Gautier, qui voulait en garder quelques uns pour lui – « il faut qu’il nous en reste aussi tout de même ! »

Alors ils décident d’emmener ce nouveau Coucou dans le Parc Zoologique de Saint-Petroz, chez Mani – le vieil éléphant presque sourd. Ce dernier avant tout le temps faim car il n’entendait pas toujours les appels des employés du zoo qui emmenaient du foin pour manger, du coup il ne lui restait pas grand chose après le passage des jeunes éléphants. Avec une horloge il verrait l’heure pour sortir à temps lorsque le foin est apporté.

Ainsi tout le monde s’en sort content : l’éléphant mange de nouveau à sa faim, Gautier profite des Nachos qu'il a économisés et les visiteurs du zoo affluent par bus entiers pour voir l’éléphant avec une horloge à Coucou.

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